La douce chaleur sous les feuilles

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Je m'appelle Javier et, lors d'une des périodes les plus sombres de ma vie, j'ai vécu une expérience qui résonne encore en moi aujourd'hui. Je sortais d'une période particulièrement difficile : j'avais été licencié, je venais de mettre fin à une relation à long terme, et chaque jour semblait être une répétition d'anxiété, de pression dans la poitrine et d'une sorte de nœud constante dans la gorge. Je me sentais pris au piège, sans issue.

J'ai pris la décision presque instinctive de m’éloigner. J'ai voyagé sans plan précis et je me suis retrouvé dans un vaste parc, entouré de grands arbres, avec une étendue d’herbe verte qui semblait s'étendre à perte de vue. J'ai marché sans but précis, jusqu'à atteindre le pied d'un immense hêtre européen. C'était l'automne, et tout le sol était recouvert d'une mer de feuilles sèches d’un orange intense, presque incandescent. Je me suis assis parmi elles, et la première chose que j'ai remarquée, fut la chaleur qu'elles dégageaient. Pas seulement physique, mais quelque chose de plus profond, comme si ce tapis de feuilles m'enveloppait d'une chaleur invisible mais réelle.

Je suis resté là, dans un silence complet, pendant des heures. Je n'avais pas les idées claires, ni ne cherchais de réponses. Je me contentais d’observer tout simplement : la façon dont l'herbe ondulait avec le vent, comment les oiseaux picoraient, comment les nuages avançaient lentement au-dessus de ma tête. C'était comme si tous mes sens s'éveillaient : les sons étaient clair, les couleurs plus vives, l'air plus dense. Mais surtout, je ressentais mon corps différemment : non plus comme un fardeau tendu, mais comme un canal par lequel s'écoulait quelque chose de simple et de bon.

Je ne sais pas si c'était un moment spirituel, une pause nécessaire, ou simplement un cadeau de l'environnement. Ce que je sais, c'est qu’en me levant, quelque chose en moi avait changé. Ce n'était pas les circonstances, mais la manière dont je les vivais. Depuis lors, je me souviens de cet endroit non pas comme d'un lieu sur une carte, mais comme d'un espace intérieur auquel je peux revenir lorsque tout devient bruyant. Parfois, il suffit de s'arrêter, d'écouter sans chercher, et de permettre au corps de se souvenir de ce que l'esprit oublie.

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Je m'appelle Mateo. Je ne suis pas arrivé au silence par désespoir, mais par pure curiosité...

Je m'appelle Lucia et, pendant des années, ma vie a été une succession vertigineuse...